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Percer les mystères de la matière noire, entre passion et persévérance

Photo du rédacteur: Parité sciencesParité sciences

Dernière mise à jour : 7 févr.

Alvine Kamaha : Un parcours d’exception en physique expérimentale, défiant les stéréotypes et repoussant les frontières de la science.


Source : Alvine Kamaha
Source : Alvine Kamaha

Par Marianne Francois


Alvine Kamaha, originaire du Cameroun, obtient son baccalauréat en physique à l'Université de Douala. Elle poursuit avec une première maîtrise en physique atomique théorique, puis une seconde en physique des hautes énergies au Centre international Abdus-Salam de physique théorique, en Italie. Elle se spécialise alors en physique des neutrinos, des particules fondamentales du modèle standard, et décide de s'orienter vers l'expérimental. C'est ainsi qu'elle rejoint l'Université de Queens au Canada pour travailler à SNOLAB sur l'expérience PICASSO, qui vise à détecter des potentielles particules de matière noire. Alvine Kamaha transforme sa maîtrise en doctorat à l'Université de Queens, où elle poursuit également un premier post-doctorat. Elle part ensuite aux États-Unis, à l'Université d'État de New York à Albany, pour un second post-doctorat pour travailler sur une chambre à dérive à la recherche de la matière noire.


Aujourd'hui, elle est professeure assistante à l'Université de Californie, Los Angeles, où elle travaille sur une chambre à dérive cylindrique, toujours dans le but de découvrir la matière noire. Les implications de la découverte de la matière sombre font l'objet de beaucoup de spéculations. Une telle découverte entraînerait un nouveau rapport de l'humain face à la matière et pourrait ouvrir la voie à de nouvelles avancées technologiques.


















À l'heure actuelle, la professeure Kamaha est membre de l'expérience LUX-ZEPLIN, dédiée à la recherche de matière noire. Elle a contribué à l'assemblage du détecteur utilisé dans l'expérience, en veillant à réduire la contamination de la surface du détecteur (étape cruciale pour éviter les faux positifs). Elle a également travaillé sur la calibration du détecteur. Elle a d'ailleurs remporté le DOE (U.S. Department of Energy) Early Career Award et le prix Edward A. Bouchet pour ses contributions sur ce projet et l'avancée de la recherche sur la matière noire.


Alors qu'Alvine Kamaha était au collège (équivalent du secondaire au Québec), la conseillère en orientation lui suggéra de faire un baccalauréat (i.e. un DEC) en littérature et désapprouva sa décision de se diriger vers les sciences. Au Cameroun, comme dans beaucoup de pays, le milieu académique et les sciences sont très majoritairement dominés par les hommes. Déterminée, Alvine Kamaha choisit de poursuivre un baccalauréat scientifique, défiant une culture qui tend à confiner les femmes dans certains domaines plutôt que dans d'autres. À l'université, souhaitant initialement devenir pilote, elle se dirige vers la physique sous les conseils du conseiller académique, afin d'acquérir une compréhension globale en science.


Le véritable coup de foudre pour la physique survient en Italie, lorsqu'on lui enseigne que certaines particules considérées dans les cours de base comme étant sans masse peuvent être étudiées expérimentalement et peuvent posséder une masse. L'idée de pouvoir façonner la connaissance et découvrir de nouveaux concepts fondamentaux quant au monde qui nous entoure lui donne une passion pour la physique expérimentale et notamment la physique au-delà du modèle standard.


Son plus grand conseil aux jeunes et futur.e.s chercheur.e.s est celui de trouver leur passion. La professeure Kamaha soutien l'idée de faire de la science fondamentale pour l'unique plaisir qu'elle procure : relever des défis, repousser les frontières de nos connaissances, échanger des idées, s'épanouir dans notre quête de savoir. Elle apporte un message d'espoir face aux obstacles qui découlent de la discrimination de genre et de la discrimination raciale.


« Une fois que vous avez trouvé votre passion, toute difficulté devient un défi que l'on prend plaisir à surmonter, » dit-elle.

Elle ajoute que, si l'on est prêt à faire les sacrifices nécessaires, on peut atteindre tous les objectifs que l'on se fixe, malgré les contraintes supplémentaires que la discrimination peut imposer. À son avis, un système de soutien adéquat tout au long de notre aventure scientifique est essentiel : qu'il s'agisse d'un.e mentor.e ou de l'encouragement entre pairs... La passion, la persévérance et le soutien, voilà les éléments clefs que j'ai retenus de ma belle rencontre avec la professeure Kamaha.


À la fin de notre rencontre, Alvine Kamaha et moi nous sommes quittées sur une belle anecdote. Lors d'un événement qui l'amena à rencontrer plusieurs chercheurs et chercheuses à travers le monde, on lui raconta qu'une physicienne, le matin même de son mariage, était dans son laboratoire afin de compléter une prise de données. La science est réellement une histoire d'amour.


 

Références supplémentaires


  • Sanford Underground Research Facility. (n.d.). Our Story. Consulté le 17 novembre 2024. 🔗

  • LUX-ZEPLIN Collaboration. (n.d.). LUX-ZEPLIN Experiment. Consulté le 17 novembre 2024. 🔗

  • Encyclopædia Universalis. (n.d.). Neutrinos - Que sont les neutrinos ? Consulté le 17 novembre 2024. 🔗

  • Futura Sciences. (n.d.). Qu'est-ce que la matière noire ? Consulté le 17 novembre 2024. 🔗

  • University of California, Los Angeles (UCLA). (n.d.). Kamaha, Alvina. Consulté le 17 novembre 2024. 🔗



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